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TraAM et pédagogie des lettres

Allocution introductive de Mme Achard, IA.IPR Lettres, prononcée à l’occasion du séminaire Lettres-TICE organisé à Dijon en février 2011

mardi 12 avril 2011, par Bruno HIMBERT

Pour présenter les TRAAM dans l’académie de Dijon, j’ai choisi de parler de leurs effets. Les TRAAM me sont apparus comme un dispositif intelligent qui, avec une grande économie de moyens, s’est révélé fructueux sur plusieurs plans :

- La pédagogie du français et des lettres y trouve son compte.
Au début du travail, j’ai suggéré aux professeurs de s’intéresser au lexique. Pourquoi cibler le lexique ? Parce que c’est le parent pauvre de l’enseignement du français. On l’enseigne peu, ce qui est une erreur, puisqu’un vocabulaire indigent est beaucoup plus pénalisant qu’un défaut de maîtrise de la grammaire dans le cours des études et dans la vie sociale. De plus, dans les manuels, sur le web même, on trouve assez peu de réalisations et encore moins de réalisations convaincantes. Je dois dire que j’ai été entendue au-delà de mes espérances : les professeurs ont créé des scénarios pédagogiques, ingénieux, innovants, bien adossés aux recherches théoriques, où l’acquisition de vocabulaire est toujours liée à des activités de réception ou de production d’écrit. De plus, ces scénarios présentent non seulement des séances d’enseignement « toutes prêtes », mais aussi, par les explicitations qu’ils contiennent, une démarche propre à être reconduite, infléchie, mise à la main du professeur utilisateur. Les apprentissages des élèves devraient être dynamisés par ces pratiques qui font la part belle à leur activité et à leur réflexion.

- Les TICE, parfaitement intégrées à l’enseignement du français, s’y voient promues comme un outil qui ouvre des possibilités. C’est une circonstance favorable à leur diffusion.

- Les TRAAM ont été également un terrain favorable à la formation. Le groupe a d’abord été conçu comme un groupe de formation de formateurs : les professeurs qui se sont engagés dans ce projet ont échangé leurs travaux, ils se sont mutuellement questionnés (pour quelle raison ? dans quel but ?), se sont suggéré des modifications. Ils se sont livrés à une lecture critique qui, assurément, les a fait encore progresser. Leurs travaux et leurs échanges ont été coordonnés par notre webmestre et Interlocuteur Académique Tice, Christelle Membrey-Bezier. Ainsi les professeurs ont explicité leur démarche de façon à la rendre transférable, ils en ont exprimé les tenants et les aboutissants de sorte qu’un professeur simple utilisateur puisse se l’approprier.

On aborde là la formation des professeurs utilisateurs par la simple diffusion des scénarios et ce point est renforcé par la mise en relation des académies qui collaborent à ce projet.

Les effets très positifs des TRAAM tiennent donc aussi à leur organisation et à leur mise en œuvre dans un groupe de professeurs qui a été le premier degré de la mutualisation de pratiques, à la coordination de ce groupe. Dans ce contexte, la relecture par les inspecteurs a fonctionné surtout sur le mode de l’ouverture de pistes de réflexion et d’action, et aussi comme une validation et une reconnaissance institutionnelle du travail effectué. En retour, ces scénarios pédagogiques, aisément accessibles, sont maintenant un point d’appui non négligeable lors d’entretiens avec des professeurs : « Comment faire acquérir du vocabulaire ? Allez donc sur notre site académique, vous y trouverez des idées. » S’agit-il d’organiser le buzz ? Certes oui, pour favoriser des pratiques vivantes et éclairées de l’enseignement du français.

A.-M. Achard
IA-IPR de Lettres